Johnny To est une perle du cinéma de gangsters hongkongais. Contrairement a John Woo, dont le symbolisme chrétien extrêmement baroque frise parfois le ridicule, To est tout en raffinement. Ses scènes d’action atteignent des sommets de zen : il y a de la contemplation et de la conscience à proximité de la mort, et les scènes de combat (filmées au ralenti) ont quelque chose de méditatif - violentes, définitives, mais filmées moins comme une succession d’actions que comme un état.
Il y a aussi du Western, beaucoup de Sergio Leone chez Johnny To. Cette influence, (le temps figé, les personnages plombés par la chaleur, la poussière, les heures poisseuses) l’a probablement aidé à s’affranchir du terrorisme de l’action : il mise sur l’anticipation, joue sur les temps morts, et ce sont ces moments mêmes, quand tout le monde (personnages et spectateurs) est tourné vers un évènement qui tarde à venir, et où il ne se passe à proprement parler rien, que les personnages et leurs liens prennent forme.
Quelques anecdotes, des taquineries, une irritation générale contre un personnage… Des scènes très éloignées du grandiose et du drame, presque burlesques et quasi-muettes. Mais c’est cette distance voulue avec l’exceptionnel qui laisse la place a une marge d’expression rare et humoristique. Elle montre l’envers du code d’honneur des Triades. Leur loyauté a beau être une obligation éthique, elle est, dans les folles équipes filmées par Johnny To, un lien mouvant, ludique, un état d’esprit.
Ses personnages sont bien trempés, les acteurs longs et fins, ultra-charismatiques, et peu importe si leur psychologie est lacunaire- ce que l’on sait d’eux suffit. Ils prennent vie dans le groupe, dans leur mission, dans leur union d’abord approximative, mais qui se renforce implicitement. En ce sens, l’action est celle de plusieurs hommes, mais d’un seul d’esprit.
Il y a aussi du Western, beaucoup de Sergio Leone chez Johnny To. Cette influence, (le temps figé, les personnages plombés par la chaleur, la poussière, les heures poisseuses) l’a probablement aidé à s’affranchir du terrorisme de l’action : il mise sur l’anticipation, joue sur les temps morts, et ce sont ces moments mêmes, quand tout le monde (personnages et spectateurs) est tourné vers un évènement qui tarde à venir, et où il ne se passe à proprement parler rien, que les personnages et leurs liens prennent forme.
Quelques anecdotes, des taquineries, une irritation générale contre un personnage… Des scènes très éloignées du grandiose et du drame, presque burlesques et quasi-muettes. Mais c’est cette distance voulue avec l’exceptionnel qui laisse la place a une marge d’expression rare et humoristique. Elle montre l’envers du code d’honneur des Triades. Leur loyauté a beau être une obligation éthique, elle est, dans les folles équipes filmées par Johnny To, un lien mouvant, ludique, un état d’esprit.
Ses personnages sont bien trempés, les acteurs longs et fins, ultra-charismatiques, et peu importe si leur psychologie est lacunaire- ce que l’on sait d’eux suffit. Ils prennent vie dans le groupe, dans leur mission, dans leur union d’abord approximative, mais qui se renforce implicitement. En ce sens, l’action est celle de plusieurs hommes, mais d’un seul d’esprit.
2 commentaires:
Excellent film, très cool en effet.
ce que je cherchais, merci
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