samedi 21 juillet 2007

De l'autre côté de la Manche

La première fois que j’ai mis les pieds dans un cinema à Londres, j’ai déboursé 14 euros, fait la queue entre une horde hurlante de Vikings fagotés comme des oeufs de pâques, été assaillie par 25 minutes de pub, et mise en garde contre les voleurs ssssilensssieux qui opèrent dans la ssssalle par un serpent sifflant sur l’écran géant. Je vais vous dire une chose: on paie cher son film, ici- haut - ça vous écorche le portefeuille et l’âme.

Je l'admets, j’avais fait mon ahurie: première semaine de sortie du Seigneur des Anneaux à Shaftesbury Avenue, séance de 20h, un samedi soir - il fallait être sotte comme un panier pour s’y risquer.

Mais je n’avais pas envisage, après que le ciel me soit tombé sur la tête, de le voir se redresser, ramasser sa traine et se recoller dignement au plafond, en une approximation cubiste.


En quelques mois, j'ai perdu la plupart de mes réflexes parisiens: séance ombragée dans l'après-midi, silence religieux pendant la projection, petites salles d'art et essai à St Michel, films d'auteurs argentins, coréens, iraniens, tous azimuts. J'ai perdu en raffinement, gagné en légèreté.

La joie grasse et primaire du pop corn! L'anticipation enfantine avant le mauvais film qui se fait désirer!

Depuis Londres, mes enfants - la parisienne que j'étais se retourne dans sa tombe- je suis bon public!

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