lundi 3 septembre 2007

Hampstead

Dimanche matin, on va à Hampstead. Encore plus au nord que Camden, c’est bien une demi-heure de bus - une expédition. Je prépare ma gourde, mon parapluie, mes chaussures de randonnée : je m’en vais découvrir les gens du Pôle Nord.
Je quitte mon petit quartier au charme BCBG et monte dans le bus : un vigoureux 24 qui déverse toute sa foule adolescente dans Camden avant de poursuivre sa route. Je m’assoie à l’étage, au premier rang. La meilleure place.


C’est
comme

voyager
à dos d’éléphant.

Une vue dégagée sur les avenues qui s’ouvrent à chaque tournant. On domine les voitures, on renverse les cyclistes, on écrabouille les passants.
Comme les élephants à deux étages se sont beaucoup reproduits à Londres depuis quelques années, il n’est pas rare de se retrouver à la queuleuleu parmi une horde de monstres rouges, comme un convoi de caravanes s’acheminant avec bonhomie aux 4 coins de la capitale.

Un léger malaise plus tard, on arrive à Hampstead. C’est vert, c’est beau. Tout le gratin littéraire et artistique de la fin 19ème-debut 20ème y a vécu. Je suis passablement impressionnée, pour la forme. Il y a des cafés partout, et exactement le même enchaînement de restaurants que dans mon quartier. Il y a beaucoup de montées, sur cette satanée colline, et je la déconseille aux vieux, aux éclopés et aux indolents. Je me pose dans un café pour récupérer. Le serveur/barman est un croisement entre Johnny Borrell et Boucles d'Or. Il porte des lunettes de soleil à l’intérieur : il est affreusement cool.
Après 25 minutes, la tête des gens ne me revient pas, et j’ai un pincement au coeur lamartinien en pensant à Marylebone (ou la Terre Natale): ô mon quartier à la marmaille dorée, ô rue aux poussettes chars-d’assaut, cafés aux femmes d’ambassadeurs, terrasses aux banquiers bellâtres, ô boutiques aux vêtements de vielle folle!

45 minutes après avoir mis les pieds à Hampstead, j’avais le mal du pays.

Vite, vite, j’ai avalé ma gaufre, englouti mon café et je suis sortie. En descendant l’affreuse montée (comme quoi Hampstead est conçue pour être quittée), j’ai découvert le cimetière des 24. Deux gros mammouths au moteur éteint, sans lumières- morts.
Une minute d’attente anxieuse, et vlà-t il pas que l’une des bêtes ressuscite. Je m’assoie à l’étage, au premier rang. La meilleure place.
J’arrive enfin chez moi, à l’ombre de la statue de Sherlock Holmes où le bourgeois porte du Polo Ralph Lauren, habille ses enfants chez The Little White Company, bref, où le bourgeois s’assume. Loin des excentriques excentrés de ce maudit village bobo qu’est Hampstead.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut vraiment que je vois tout ça!

tania a dit…

- c'est avec plaisir de voir que tu n'es pas londonienne, mais marylebonaise! le debut de la fin....

Anonyme a dit…

tant qu'elle ne devient pas marylebo-niaise

(alright alriiiight, i'll shut up now)

PastPerfect a dit…

Bah oui bah c'est tres bien Amst-head d'abord. Moi je vois pas ce que tu trouves a redire du "village bobo". Et bah quoi, les lunettes de soleil, on les garde a l'interieur, bah evidemment. Non, vraiment, j'vois pas. Snork-snork.

Anonyme a dit…

Il faut que je vienne voir ça, vite, vite un billet pour Londres.

P. a dit…

Maryleb-niaise?? Je t'aurai, sale gamine.